Pourquoi les relations presse décoivent ?
Les relations presse ne peuvent pas s’engager sur des résultats. Malgré les attentes de leurs clients en termes de visibilité et de reprise, les relations presse ne peuvent pas promettre d’obtenir une page dans Le Monde, Les Echos ou sur tout autre support. En effet, par nature, elles ne sont pas maîtres des parutions, mais ne font que proposer une information, et c’est de la responsabilité du journaliste ou de l’influenceur de choisir si celle-ci mérite d’être reprise ou non. Tout comme le commercial qui propose un produit ou un service à son client qui choisit ou non d’acheter. Néanmoins, si un commercial sait s’engager sur un résultat, un attaché de presse, non !
Un commercial dispose d’un indicateur simple de sa performance : le chiffre d’affaires généré. On peut lui fixer un objectif en termes de chiffre d’affaires, variabiliser sa rémunération en fonction de celui-ci, etc. Un attaché de presse, non. Non pas que l’indicateur n’existerait pas : en effet, la mesure de l’équivalent publicitaire pourrait faire l’affaire mais la déontologie rentre en jeu. Liberté de la presse, séparation entre contenu publicitaire et contenu rédactionnel, plus les frontières sont ténues et plus les sensibilités sont exacerbées. Les attachés de presse ne veulent pas être pris pour des vendeurs, leur relation aux journalistes en pâtirait !
Néanmoins, c’est un autre mal qui les guette : avec les difficultés de la presse, et les nouveaux supports qui ne sont pas tenus au même respect des règles, on constate une porosité de plus en plus forte entre investissement publicitaire et reprise rédactionnelle – frais techniques, publi-rédactionnels, contenus sponsorisés, publicités natives, l’inventivité des médias est forte pour faire payer indirectement la reprise d’un sujet, or les attachés de presse ne sont pas prêts non plus à passer au statut d’acheteurs.
Les relations presse pourraient par ailleurs s’engager sur les moyens mis en , le nombre de communiqués de presse diffusés, le nombre de relances effectuées, le temps passé… Or trop souvent, ces éléments ne sont pas mentionnés dans les devis.
Il est vrai qu’ils peuvent paraître contraignants et difficilement mesurables en termes d’efficacité. En effet, un coup de fil donné au bon moment et une tournure de phrase bien sentie peuvent parfois obtenir bien plus que de nombreuses heures passées sur un dossier de presse que personne ne lira ou sur le millième communiqué de presse qui sera archivé dans les boîtes mail des journalistes.
Extrait de lecercle.lesechos.fr