Pour sa révolution, la télé ferait bien de s’inspirer d’Apple
Il est des périodes spécifiques au cours desquelles les conditions sont réunies pour une transformation majeure de nos usages, et par voie de conséquences, d’industries entières. De façon fascinante, Apple a su comprendre et capturer deux de ces transitions majeures : la première avec l’iPod et l’iPhone avec le marché du smartphone, la deuxième avec l’iPad, avec les tablettes numériques.
Quels étaient les signes avant-coureurs de ces transformations et surtout serait-il possible de distinguer aujourd’hui de tels signes et d’annoncer la prochaine révolution ? Probablement… et la prochaine industrie qui sera frappée sera la télévision !
L’iPhone est le fruit d’une expérience extraordinaire pour Apple, et le prolongement d’une tactique payante: c’est avec l’iPod que le principe fondateur avait été posé. Ce principe est simple: saisir une évolution technologiques, et la rendre accessible au plus grand nombre.
Ainsi, avant l’iPod, il était possible depuis plusieurs années de disposer d’un baladeur numérique capable de lire des fichiers MP3 avant l’émergence d’Apple: l’un des champions de ce marché était d’ailleurs français ! Archos proposait des « baladeur MP3 » avant le lancement de l’iPod. Le vrai secret d’Apple, c’est d’avoir simplifié à l’extrême le concept, d’en avoir balayé les artefacts qui trahissait l’origine « informatique » de ces produits pour en faire un produit simple. Ce sujet a rendu fou plus d’un geek, mais dans un iPod, pas de notion de « répertoire », « fichier », etc. Tous les concepts d’informaticiens ont été remplacés par des « morceaux », « listes de lecture », qui se sont révélés bien plus pertinents pour le grand public.
Fort de ce formidable apprentissage, l’iPhone repose depuis le début sur le même principe. Alors que les informaticiens à l’origine des premiers smartphones projetaient (encore !) les concepts informatiques qui leur étaient familiers, tels que « client mail », « navigateur internet avec des signets », « répertoire de fichier », etc., Apple est arrivé avec le concept fondamental d’application qui correspondait à l’activation d’une fonction ou d’un outil . Comprendre la logique « d’interaction contrainte » (par le temps, le contexte global) des usages mobiles a été la clé d’une simplification majeure : tout est devenu accessible plus directement. Le concept d’application, le « format » application s’est révélé être la clé des usages mobiles.
Extrait de www.latribune.fr