La primaire à droite…ou l’art de l’anti-marketing
Les experts de communication en marketing digital commencent à envahir l’espace politique à l’approche d’abord de la primaire à droite, puis de la primaire à gauche, avant d’atteindre le Graal : l’élection présidentielle.
Tous, toutes s’entourent de spécialistes chargés de mieux connaître les Français en les découpant en tranches typologiques, après avoir scruté doctement leur stimuli émotionnels et apparemment rationnels. Tous lancent des études comportementales en segmentant les cibles selon divers critères, jusqu’à définir de multiples minorités constituant une mosaïque de ghettos juxtaposés.
Conséquence : les politiques, pour ratisser large, s’adaptent alors à chaque demande sectorielle, s’ingéniant à répondre à chaque cas particulier, d’où l’émergence d’émissions de télévision avec une pléiade de participants ramenant le débat à l’esprit d’une assemblée générale de copropriétaires. Pourtant, la primaire de droite risque fort de désigner, selon les pythies de Paris, le futur président de la République, dans les cas où Marine Le Pen serait au 2e tour .
Comment alors, en termes marketing, percevoir leurs positionnements respectifs et leurs chances de gagner cette fameuse primaire, sésame d’un destin national.
Pour gagner la primaire, oubliez les règles habituelles du marketing politique
Comme, au théâtre, une « couturière » annonce la Première, la primaire à droite, selon tous les sondages, à quelques mois de l’élection présidentielle, annonce l’éventuel président.
Par conséquent, les principaux candidats doivent remporter la primaire tout en anticipant le 2e tour.
1er conseil : adoptez un positionnement à contre-emploi
D’ordinaire, chaque candidat à la primaire doit trouver un positionnement différenciant en recherchant une image clivante pour, aux yeux des électeurs de droite, transmettre une image claire, facilement identifiable, aisément repérable selon des critères immédiatement perceptibles.
Ainsi Nicolas Sarkozy s’approprie le concept de l’identité française, en n’hésitant pas à remonter aux Gaulois.
Alain Juppé s’identifie à l’identité heureuse, amplifiant la notion de bonheur.
Bruno Lemaire souligne sa jeunesse comme argument majeur pour inspirer le changement.
François Fillon met l’accent sur le sérieux de ses propositions pour attirer les électeurs.
Si en 2012, la primaire de gauche avait permis à François Hollande de rassembler ses troupes de gauche sur un discours de gauche pour susciter l’adhésion de sa famille politique, la primaire de droite ne se situe pas aujourd’hui dans le même paradigme…tout simplement parce que les Français qui voteront, iront de la droite extrême jusqu’à la gauche, en passant par le centre avec les sympathisants de l’UDI.
D’où l’intérêt d’un positionnement de rassemblement dès la primaire de préférence à un positionnement plus restrictif, adapté seulement à un électorat acquis d’avance..
À étudier les positionnements des 4 candidats, seul Alain Juppé, avec l’affirmation d’une vision plus globale de la société française s’inscrit dans cette dynamique.
2e conseil : sortez des sentiers battus pour illustrer votre discours de quelques idées phare
Bruno Lemaire imagine qu’écrire un profession de foi de 1000 pages va lui attirer l’électeur indécis !
L’immense majorité ne les auront pas lues en allant voter. Que de temps perdu, que d’énergie dépensée en vain, que d’illusions… Mieux aurait valu qu’il se concentre sur 10 idées neuves … puis conçoive 10 stratégies de communication adaptées à chacune d’elles, pour présenter une image différenciatrice et cohérente.
Là encore, l’accumulation d’arguments aussi pertinents soient-ils, ne conduit pas, loin s’en faut, au succès attendu…
La rationalité des propositions n’a de sens que si….elles sont lues!
3e conseil : pratiquez l’humour empathique
Regardez François Fillon…pour illustrer le sérieux de ses propositions, il s’ingénie à paraître docte et grave!
Dommage qu’il ne se laisse pas aller à l’humour ou à quelques traits ludiques : l’humour donne à celui qui le pratique un supplément de sympathie auprès des électeurs …
Parmi les prétendants, peu l’utilisent. À tort !
En termes de style et de ton, le sens de l’humour confère à l’impétrant une dimension humaniste qui associe à bon escient le sérieux de ses propositions à une certaine décontraction.
4e conseil : créez une saga régulière d’informations selon la Stratégie de l’Inbound Marketing
Tous les candidats devraient s’inspirer de la Stratégie d’Inbound Marketing pour faire venir à eux les Français au lieu d’aller les chercher par des périples toujours plus harassants.
Les candidats devraient plutôt mettre en oeuvre l’Entonnoir de Conversion selon la démarche d’1min30, pour éviter des dépenses parfois très élevées à l’impact incertain.
Au lieu de parsemer leur labyrinthe d’évangélisation d’événements plus ou moins judicieux, ils feraient mieux de conduire leur communication en provoquant, à chaque étape, le désir pour leurs sympathisants et indécis….d’en savoir plus !
Comment devenir l’anti-candidat qui va gagner la primaire ? En ne pratiquant pas l’art du chasseur
Comme le souligne la stratégie de l’Inbound Marketing :
-
- pratiquez un marketing de l’offre,
- appuyez-vous sur le sens d’une communauté de destin,
- provoquez l’envie de partager vos idées,
- permettez à vos électeurs de créer et de réaliser leurs idées, seuls ou en groupe selon votre paradigme,
- entraînez-les dans une vision optimiste et non pas défensive.
En bref, soyez un leader qui ne s’inscrit pas dans un process rituel et convenu…Sachez passer de l’indifférence …à la différence. L’impertinence en plus.
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