Auteurs : vous ne gagnerez pas des millions avec votre livre !
Le texte est bien volontiers aguicheur, mais il recouvre une réalité assez juste. En effet, sauf à être l’auteur d’un best-seller, vous ne parviendrez pas à gagner votre vie avec la seule édition de vos ouvrages.
En effet, il est clair que vous ne toucherez qu’une partie du prix de vente de votre livre car plusieurs autres gros acteurs se rémunèrent sur les ventes de votre oeuvre. Qels stratégie & conseils adopter dans ce cas?
Comment sont calculés les droits d’auteurs ?
Les droits d’auteurs sont calculés de manière assez simple et de manière assez similaire chez tous les éditeurs. Ce qui pourra fluctuer de façon significative sera le pourcentage de droits qui pourra vous revenir dans le cas d’une vente d’un livre.
Basiquement, vous touchez un pourcentage sur le montant hors taxes de chaque livre vendu.
Le décompte se fait usuellement une fois par année, en début d’année pour l’année écoulée.
De manière générale, vous ne toucherez pas strictement le montant issu de ce simple calcul arithmétique et ce pour deux raisons. La première sera la retenue qu’effectuera votre éditeur sur les retours de livres à prévoir.
En effet, lorsqu’un libraire retourne un livre auprès du distributeur, cela engendre des coûts logistiques qui sont répercutés sur l’éditeur. L’éditeur en fera donc de même auprès de l’auteur et il pourra faire une retenue de garantie qui peut aller jusqu’à 30% du montant qui doit vous être versé.
Bien évidemment, ce montant est modulé par l’historique de la vente de votre livre : si celui s’écoule de façon fluide et régulière, la retenue ne sera pas très importante. Si au contraire, votre ouvrage connaît des périodes de forts retours, la retenue de garantie sera plus élevée.
La seconde raison sera les charges que devra verser votre éditeur à une structure spécialisée qui s’appelle l’AGESSA. Cette structure s’occupe de recouvrer l’ensemble des cotisations sociales pour les auteurs.
Ces cotisations sont de l’ordre de 11 % du montant brut de vos droits d’auteurs.
Les autres acteurs de la chaîne du livre
L’imprimeur
Bien évidemment, pour un livre, il faut un auteur, mais il faut également un imprimeur dans le cas où vous souhaitez faire un tirage papier de votre ouvrage ce qui est la plupart du temps le cas si vous passez par un éditeur.
En effet, il y a un grand retour aux livres papier et se probablement afin de pouvoir se déconnecter du « tout numérique ».
Aussi, afin de pouvoir être distribué en librairie, il vous en coûtera entre 2 et 4 euros hors taxes par livre au titre du coût de l’impression, soit entre 10 et 20 % du prix d’un livre qui serait vendu à une vingtaine d’euros.
Ce prix varie en fonction du nombre d’exemplaires tirés (plus il y en a, plus vous pouvez économiser) mais également en fonction des caractéristiques techniques de votre livre (hors formats standards ? Couverture avec finition particulière ? Impression quadri ? etc.).
Le libraire
C’est chez lui que sont distribués vos livres et c’est chez eux que vous pourrez faire connaître votre travail ! Les libraires commandent une certaine quantité de votre ouvrage qu’ils auront par la suite plaisir à présenter à leurs clients.
Le nombre d’ouvrages commandés est assez variable et dépend de l’attrait de votre livre, de son sujet, de votre renommée, etc.
Pour l’ensemble de son travail, le libraire gagne entre 30 et 40 % du montant hors taxe de chaque livre vendu.
Le diffuseur et le distributeur
C’est grâce à eux que votre livre sera promu auprès des libraires et qu’il leur sera expédié.
Ils sont les agents commerciaux et logistiques de votre ouvrage.
Lorsque le livre est indiqué comme « à paraître », les commerciaux de votre diffuseur vont se charger de vendre votre livre auprès des libraires de votre réseau. Ils se chargeront de convaincre votre librairie de quartier d’acquérir une certaine quantité de votre livre afin de pouvoir le proposer aux clients qui passeraient la porte de la librairie.
Une fois le circuit commercial bouclé, le distributeur lui se charge d’expédier vos ouvrages aux libraires et il en assure la gestion logistique et ce jusqu’au retour d’un livre que ce soit pour une fin de commercialisation ou bien parce que celui-ci ne cartonne pas réellement dans la librairie qui avait été sélectionnée.
Pour l’ensemble de leur travail, diffuseur et distributeur se partagent en moyenne 20 % du prix hors taxes de votre livre. Cela peut aller jusqu’à 30 voire 40 % dans le cas où il y aurait beaucoup de traitement logistique (gestion des retours, prélèvement éditeur, service presse, etc.).
L’Etat
Bien évidemment, nulle vente ne se fait sans la participation de l’Etat. Dans un circuit de vente de livre, la participation de l’Etat se résume à la ponction de 5,5 % du prix de vente public du livre au titre de la collecte de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée).
L’éditeur
Une fois l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre passés, le solde, si celui-ci est créditeur est destiné à l’éditeur qui puise dans ces fonds afin de rémunérer ses équipes et de poursuivre son investissement.
Néanmoins, il est bien connu que les éditeurs ne sont pas rentables sur la vente d’un livre car ils passent en fin de parcours et doivent tout de même rémunérer l’auteur via des droits d’auteurs et ce même si le livre n’est ni rentable, ni générateur de revenus.
Exemple de business model d’un livre
Si l’on prend en considération les éléments pré-cités et si l’on se base sur la vente d’un livre à un tarif de 19,90 euros toutes taxes comprises (soit le prix affiché en librairie) :
Prix du livre TTC | 19,90 € | |
Etat | 5,50% | 1,09 € |
Diffuseur | 12,00% | 2,26 € |
Distributeur | 12,00% | 2,26 € |
Imprimeur | 12,00% | 2,26 € |
Libraire | 35,00% | 6,58 € |
Auteur | 10,00% | 1,88 € |
Solde | 3,57 € |
Il ne reste donc, théoriquement, que 3,57 euros hors taxes qui sont dévolus à l’éditeur afin de payer ses frais de fonctionnement et continuer à investir dans de nouvelles publications.
En conclusion, non, pas de million
Vous l’aurez bien compris, en tant qu’auteur, vous ne toucherez probablement pas le million grâce à la publication de votre ouvrage. Néanmoins, cela n’est pas forcément le but premier de l’édition d’un livre, à tout le moins pas pour son auteur.
En effet, même si le million d’euros n’est pas généré via la vente de livre, le gain de notoriété ainsi que la vente de services ad hoc (dans le cas, par exemple, d’un livre business), peut se révéler largement plus fructueux.
Vous serez, de par l’édition de votre ouvrage, reconnu comme un expert de votre secteur et cela engendrera forcément des leads que vous devrez vous charger de convertir en clients et qui eux peuvent vous amener un retour sur investissement très intéressant !
Aussi, pourquoi ne pas terminer votre livre par un CTA qui invite le lecteur à vous contacter et à vous faire part de ses besoins ?
Le livre peut être un excellent moyen de conversion car il est un facteur de réassurance non négligeable dans un processus d’achat !
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