La publicité considère-t-elle la femme comme un objet ?
[La tribune décalée de Laurent]
Pour le néophyte bousculé psychologiquement par la victoire du Portugal face à la France à la dernière coupe d’Europe, nos rejetons abêtis par les « Anges de la télé réalité », la ménagère sommée de tenir sa cuisine propre et de préparer de bon petits fours avec la dernière invention du « télé achat », « la nouvelle star » qui occupe la paf presque cinq mois par an avec des mômes qui feraient mieux de passer leur bac, « Money drop » où des smicards claquent 500 000 euros en moins de 20 minutes, et Morandini qui nous abreuve de « crimes » non élucidés dont on se fout complètement, et Valérie Damidot qui depuis huit ans nous apprend comment tenir un rouleau a peinture ! Après huit ans de « Moi je vois pas comment ! » (Pub Leroy Merlin)
Et comme l’été arrive fin mai à la télévision, dès début juin, nos yeux, encore à peine reposés de tout ce spectacle affligeant, faute de programmes de substitution, peuvent, et comme il n’y a que ça sous la dent, se connecter via la serviette posée sur la plage et regarder les meilleurs moments des émissions, accompagné d’un cornet de churros bien gras, histoire d’anéantir toute envie de baignade, badminton et autres activité nautiques.
C’est au début 1900, avec la Belle Époque, que le mouvement féministe prend naissance.
Pour une raison assez évidente, et même si, avant cette époque, le conformisme était de rigueur et la presse en France exerçait une pression singulière sur les rôles de la femme. Je ne parle même pas du curé de village, véritable porte-parole de l’évêché. En cette année 1900, une fenêtre sur le monde extérieur va s’ouvrir, accompagnée d’un second support médiatique : le cinéma et la photographie.
Et cette fenêtre aura un tel impact sur cette époque florissante, joyeuse, prolixe, qu’intellectuels, actrices, écrivains… vont s’en donner à coeur joie pour faire bouger les lignes en s’opposant au pouvoir en place et aux médias conservateurs. Oscar Wilde, Émile Zola, Sarah Bernhardt…
Et c’est vraiment à Sarah Bernhardt que remontent les premiers bouleversements et prises de position de la gent féminine. Pour la génération Facebook, voici un leçon d’histoire.
Sarah Bernhardt, ayant compris l’importance de la réclame, met en scène chaque minute de sa vie et n’hésite pas à associer son nom à la promotion des produits de consommation. Son style et sa silhouette inspirent la mode, les arts décoratifs mais aussi l’esthétique de l’Art nouveau. Elle fait elle-même appel au peintre Alfons Mucha pour dessiner ses affiches à partir de décembre 1894. Ces six années de collaboration donnent un second souffle à sa carrière. Tuberculeuse comme sa sœur Régina qui en meurt en 1874, elle développe une certaine morbidité en se reposant régulièrement dans un cercueil capitonné qui trône chez elle. Devant le scandale suscité, elle s’y fait photographier par Nadar pour en vendre des photos et cartes postales. (souce Wikipédia)
On comprend aisément que le message, épaulé par le support de communication qu’est la photographie, a un impact retentissant. Et suscite un certaine avidité, une certaine curiosité, voire un convoitise auprès des lecteurs : Morandini n’a que de beaux jours devant lui.
On peut se demander l’intérêt de cette mise en avant dans les supports d’achat média. Au-delà de l’aspect mercantile, publicitaire, pour faire venir le public, le message est aussi poussé à l’extrême pour partager. Et bien que la mise en scène soit macabre, l’envie, le désir, la volonté de faire passer un message sont plus forts que de se retirer, de s’effacer du monde public.
Et le public en redemande.
La réclame aura bien sûr ses heures de gloire. Et chaque génération verra des femmes repousser les lignes et les dictats, le conformisme, l’autorité de l’homme, accrochées à leur convictions, leurs désirs, leurs envies, pour obtenir et garantir leur intégrité et leur vie en tant que femmes. Il faut saluer leur courage et la bataille qu’elles ont menée jusqu’à aujourd’hui.
En tant que publicitaires, longtemps décriés par l’opinion publique qui nous décerne le prix de l’instrumentalisation, sachez mesdames et messieurs que nous ne sommes que le chef d’orchestre entre une société encore sous le joug médiatique et politique, et les artistes, les annonceurs, les preneurs de parole, les entrepreneurs, pour servir le mieux possible le message qu’ils souhaitent vous transmettre.
Je tiens a remercier Fernand Grenier, défenseur obstiné des droits politiques de la Française à l’Assemblée Nationale. Un engagement qui conduira la France libre du général de Gaulle à reconnaître l’égalité économique et politique des sexes. Et Le 23 mars 1944, l’Assemblée consultative siégeant à Alger adopte le principe du droit de vote des femmes par 51 voix « pour » et 16 voix « contre ».
Nous remercions toutes ces femmes qui se battues pour le droit à la liberté (pour les plus connues) : Françoise Giroud, Élisabeth Badinter, Coco Chanel, Benoîte Groult, Agnès Varda, Simone Veil, Sarah Bernhardt
mais aussi :
Louise de Bettignies, espionne
Lucie Aubrac, professeure et résistante.
Claudie Haigneré, spationaute.
George Sand, écrivaine.
Alexandra David-Néel, exploratrice.
Marie Curie, scientifique.
Rosa Parks, militante contre le racisme
Gisèle Halimi, avocate
…
et tant d’autres qui se sont battues pour leur liberté, oppressées par leur pays, leurs polices et leur médias.
“Il faut vivre sa vie en essayant d’en faire un modèle pour les autres”.
Rosa Parks, militante contre le racisme
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