Dans un monde du travail qui change et avec l’émergence de l’intelligence collective, plusieurs entreprises entament une transformation managériale basée sur la communication et le dialogue. C’est un exercice plutôt difficile, car il concerne d’abord et avant tout le côté humain. En effet, il s’agit de mettre en place des outils pour gérer les différents comportements et points de vue des individus. Cela permet d’instaurer une dynamique de groupe favorisant le travail collectif.
Pour réussir l’exercice, les entreprises font appel à des facilitateurs ! Un métier récent et méconnu. Dans cet article, vous découvrirez qu’est-ce qu’un facilitateur ? Quels sont ses outils ? Quand intervient-il ? Quel est son rôle ? Et enfin, comment peut-on devenir facilitateur ?
Un facilitateur est la personne qui va aider vos équipes à se poser les bonnes questions pour identifier un problème et les guider pour trouver la meilleure solution à celui-ci. Il crée un environnement bienveillant pour que chacun puisse participer et comprendre le point de vue de l’autre, cela se fait souvent sous forme d’ateliers.
En effet, un facilitateur part du principe que l’on réfléchit mieux ensemble pour atteindre les objectifs souhaités.
Ce n’est donc pas une personne qui possède la solution, mais plutôt quelqu’un qui vous aide à avancer vers celle-ci. Plus concrètement, le facilitateur va être capable d’animer toutes sortes d’échanges en étant spécialiste non pas de la problématique ou du sujet traité, mais de la façon dont il peut être traité par un groupe. C’est donc un expert en interaction, il va mettre l’intelligence collective au cœur de la dynamique du groupe.
Résoudre des problèmes en posant des questions plutôt qu’en donnant des conseils ou des réponses ? C’est vraiment possible ?
Oui ! Et même uniquement avec des questions. Il faut mettre de côté l’intervention au travers de conseils ou de réponses aux questions. Le facilitateur aide le groupe à trouver les solutions à travers le questionnement. La facilitation est un moyen qui aide les gens à simplifier leur pensée, leur permettant ainsi d’aller le plus loin possible dans leurs idées. Pour cela, le facilitateur utilise plusieurs outils basés sur l’intelligence collective. Ci-dessous, nous allons aborder quelques outils de base utilisés lors des ateliers et des réunions :
Pour créer un espace de confiance dans le groupe, le facilitateur commence toujours la séance par négocier un accord de groupe afin de mettre en place des règles qui puissent encadrer la séance. Le facilitateur va donc instaurer un ensemble d’affirmations qui cadrent le comportement du groupe durant l’atelier ou la réunion, cela peut comprendre le respect des opinions de chacun, l’égalité d’opportunité pour s’exprimer, les potentielles interruptions, etc.
Cependant, pour que l’outil soit efficace, le groupe doit donner un accord verbal, les points d’accord ne doivent pas être imposés, mais proposés.
Le langage des signes est une technique qui permet le bon déroulement des séances, mais qui aide aussi le facilitateur à voir les accords et les bases communes émerger. Parmi les signaux utilisés, la levée des mains si par exemple un membre de groupe souhaite contribuer à la discussion ou la levée des deux si la contribution concerne une réponse directe à la discussion actuelle.
Le tour de parole est utile pour égaliser la participation et donner à chacun un espace clair pour exprimer son opinion. Il est important d’annoncer le but du tour de parole et d’écrire la question de départ sur un support visible afin de se concentrer sur le sujet en question et ne pas s’égarer.
Un outil efficace qui permet de déclencher la pensée créative et ainsi recueillir rapidement un grand nombre d’idées. Dans le but d’encourager le groupe à interagir, le facilitateur peut former des sous-groupes.
L’objectif des sous-groupes est d’impliquer tout le monde en donnant la parole à chacun, mais aussi d’augmenter l’énergie collective et d’ouvrir la discussion sur des sujets parfois plus sensibles, ce qui serait difficile dans un grand groupe.
Afin de rendre le brainstorming plus dynamique, le facilitateur peut envisager plusieurs séries d’échanges avec un temps réduit pour chacune d’elles.
Cet outil est utile pour exercer de nouvelles compétences ou des compétences existantes dans de nouvelles situations. Les jeux de rôles aident à comprendre les réactions du groupe, mais aussi peuvent aider à explorer les pensées et les sentiments des «opposant-e-s».
L’objectif est de découvrir les problèmes ou les points bloquants.
Le spectrogramme est un outil qui permet de découvrir les différents points de vue sur un sujet discuté au sein du groupe. C’est aussi un moyen de rendre la discussion plus dynamique, le groupe peut aborder des questions davantage philosophiques que pratiques.
Voici les outils de base qu’un facilitateur peut utiliser, il va adapter ces derniers au contexte dans lequel il se trouve. Alors posons-nous la question de savoir dans quel contexte peut-il les utiliser ? Autrement dit, quand peut-il intervenir ?
Comme nous avons déjà pu l’aborder, un facilitateur peut intervenir dans de nombreux travaux collectifs comme dans des réunions ou ateliers d’avancement, de construction, de prise de décision, mais pas seulement, loin de là !
Une entreprise peut faire appel à un facilitateur en cas d’un processus de résolution de problème, de conflit, ou pour débloquer des situations complexes. Son intervention se résume dans sa capacité à identifier et formuler le problème avec la mise en place de discussions pour envisager une solution. Cela peut se faire par l’organisation de sessions de résolution de problèmes.
Lors d’un atelier ou une réunion, le facilitateur doit assurer les missions suivantes :
1. Tenir le cadre du travail
Le facilitateur est le garant du déroulement facile de la séance, pour cela il fixe les règles du fonctionnement collectif, il doit aussi superviser les interactions et les émotions des participants.
2. S’abstenir sur le fond
Pendant la réunion ou l’atelier, le facilitateur n’intervient pas dans le sujet traité et il ne doit pas donner son avis ou juger les comportements et les situations. Il doit avoir la capacité de gérer ses émotions.
3. Résoudre et faire aboutir
Amener le groupe à trouver une solution ! Pour cela, le facilitateur encourage, relance, stimule le groupe en proposant des outils adaptés à l’objectif de la séance. Il doit aussi formuler les points de blocage et proposer des issues pour faire avancer le processus. Sa présence consiste à renforcer ce qui est dit et essayer de mettre en évidence ce qui n’est pas dit, pour que chacun puisse avoir l’occasion de s’exprimer.
Avec l’émergence de l’intelligence collective et le design thinking, plusieurs écoles de formation proposent des formations de facilitation certifiante. Pour devenir facilitateur, il n’existe pas un parcours type, ce métier est souvent accessible à des professionnels des ressources humaines, des chefs de projet ou des managers.
Par ailleurs, le métier de facilitateur demande des compétences personnelles, il exige que la personne soit réactive, avec un esprit vif et dont le sens de l’écoute soit des plus aigus. En effet, comme nous avons pu le voir, la facilitation est un sujet qui touche avant tout l’humain !
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