Loin devant dans les sondages, loin devant dans l’outrance, loin devant dans le nombre de délégués nécessaires pour la primaire républicaine aux USA, Donald Trump l’est également dans l’usage des réseaux sociaux pour promouvoir sa campagne. Dan Pfeiffer, un ancien haut conseiller de communication pour le président Obama, a tweeté la semaine dernière : Trump « est bien meilleur sur les réseaux sociaux que quiconque chez les républicains et c’est en grande partie la raison pour laquelle il est en train de gagner. »
L’homme qui parle aux oreilles « social-medias » du Twitterator est Justin McConney, un stratège de 29 ans promu directeur de la campagne digitale.
McConney est innovant et mise sur la puissance des réseaux sociaux pour rendre son candidat encore plus prégnant dans la sphère médiatique américaine. C’est lui qui a poussé l’homme d’affaires à construire délibérément une présence dans les médias sociaux en expérimentant les nouvelles plates-formes et les différents types de contenu.
Quand McConney rejoint Trump en 2011, celui-ci à 300 000 followers sur twitter, aujourd’hui le compte culmine à 6,8 millions de followers et la progression est analogue sur les comptes Facebook, YouTube et Instagram du candidat
En fait, Trump est un homme intelligent et primaire. Sa stratégie de communication est basée sur un principe récurrent : on communique comme on est, sans fioritures, sans interdits et sans tenir compte du buzz négatif que cette communication offensive va engendrer.
Ainsi, Trump qui s’exprime avec une grande vulgarité et une stratégie de destruction de ses adversaires dans ses discours, dans les débats et dans la vie en général, va transposer le même comportement dans les messages qu’il fait passer sur la toile et notamment sur Twitter
De plus, il n’hésite pas à dire à l’avance que « tout le monde » pense comme lui. Et il ajoute qu’on le réclame partout. Tout cela crée l’illusion que son opinion est au centre de tout et que tous les autres tentent désespérément de se hisser à son niveau.
Trump n’hésite pas à communiquer directement avec ses followers, sans passer par les détours de son équipe de campagne. Twitter est alors son outil de prédilection.
Parler sans filtre en 140 caractères lui permet à la fois de se démarquer des autres candidats en disant ce que les autres ne disent pas, mais également de tester ses messages politiques les plus forts et les plus percutants et de jauger la réaction et l’engagement de son audience vis-à-vis de ces messages.
Twitter est également son arme favorite pour attaquer ses « amis » républicains et ses adversaires « démocrates »
Par exemple, faire des vidéos low-cost, à l’éclairage artisanal, sans pose. Trump est ainsi souvent filmé à son bureau en train de travailler.
Ils attendent de l’offensive, de la controverse et des attaques fortes, alors les posts ne sont jamais mièvres et consensuels.
De 20 à 30 tweets par jour sont diffusés et rédigés de façon à ce qu’on ne pense pas que ce sont des tweets en conserve mais spontanés. (Trump dicte ses tweets lui-même à ses community managers)
Pas plus de 3 posts par jour. Sinon le message se dilue.
C’est le meilleur moyen de briser l’environnement médiatique encombré. Quinze secondes vidéo politiques de Trump sur Instagram obtiennent autant d’audience qu’une publicité.
Trump ne parle pas que de politique sur les réseaux sociaux. Par exemple il live-tweet les principaux événements de la culture pop comme les Oscars.
Ainsi, Trump a une chaîne YouTube où tout se mêle : sa campagne présidentielle, les vidéos professionnelles de ses biens immobiliers, les conseils d’achats de sa fille, ses attaques contres ses adversaires, etc.
Par exemple, la première utilisation de Vine par Trump a été de conseiller à Anthony Weiner (membre prometteur du parti démocrate pris dans un scandale sexuel) de ne pas venir sur Vine.
Il a par ailleurs lancé son compte Périscope en annonçant sa candidature à l’investiture républicaine.
Et ne pas hésiter à les stopper si l’audience attendue n’est pas au rendez-vous
McConney et Trump publient instantanément leur contenu. La chaîne de décision se résume donc à deux personne, ce qui booste l’efficacité.
Cet article a été conçu et rédigé par Laurent Haddad (@laurenthaddad)
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Bref, beaucoup d'agitation et de vent... il est bien dans l'air du temps !