Analyse de la présence sociale des patrons du CAC40
Deuxième article de la série sur la prise de parole des grandes entreprises, j’ai réalisé une analyse de la présence sociale des PDGs du CAC40 en particulier sur les réseaux sociaux professionnels que sont LinkedIn et Twittter. Là pour le coup nous sommes en dessous du service minimum (voir le détail sur le tableur).
Compte Officiel de Bernard Arnault sur Twitter?
Analyse de la présence des PDGs du CAC40 sur LinkedIn
Seuls 13 PDGs sur 40 sont présents sur LinkedIn,
Parmi ceux-ci seuls 4 d’entre eux ont au moins une relation. Il s’agit de Jean-Pascal Tricoire de Schneider Electric avec 1 relation (si le compte est le vrai, pas de photo), Pierre Pringuet de Pernod Ricard avec 13 relations (pas de photo non plus), Thierry Pilenko de Technip avec 63 relations (et toujours pas de photo) et Gilles Schnepp de Legrand avec 151 relations et une photo;-)
Tous les autres n’ont pas de relations, le compte ayant été créé pour éviter la présence de cybersquatter
Effectivement, il existe de nombreux homonymes et/ou cybersquatteur comme peut-être celui d’Henri de Castries d’AXA (Faux compte LinkedIn?)
Analyse de la présence des PDGs du CAC40 sur Twitter
Sur Twitter les résultats sont encore plus décevants
Seuls 5 PDGs sont présents sur Twitter avec des vrais comptes,
Et 4 d’entre eux ont publié au moins 1 Tweet, il s’agit de Jean-Paul Chifflet du Crédit Agricole avec 3 tweets, Hubert Sagnières d’Essilor avec 9 Tweets dont un de test, Gilles Schnepp de Legrand (présent sur les 2 réseaux;-) avec 13 tweets, et Henri Proglio d’EDF qui bat tous les records avec 382 tweets et plus de 1300 abonnés. Sa ligne éditoriale gérée à priori par sa direction de la communication est constituée d’une reprise de ses phrases clés à l’occasion de ses interventions.
Tous les autres sont très souvent pris par des homonymes ou par des cyber-squatteurs la palme revenant à Bernard Arnault de LVMH pour lequel j’ai identifié au moins 4 faux comptes dont celui-ci ci-dessous. A tel point que le Groupe a dû se sentir obligé de créer un compte officiel (voir ci-dessus). Ce qui fait de lui le 5ième PDG du CAC40 avec 0 Tweets.
Faux compte Twitter de Bernard Arnault?
Proposition de stratégie de présence digitale pour les patrons du CAC40
Devant cette absence manifeste de stratégie sociale pour nos dirigeants du CAC40, je me permets de proposer des pistes d’actions classées par degrés d’urgence:
Tout d’abord, créer un compte sur tous les réseaux sociaux et en particulier LinkedIn et Twitter pour vos patrons,
Postuler pour le programme Influencer de LinkedIn dont Jacques Attali est l’un des rares membres français,
Sur LinkedIn définir la stratégie relationnelle qui pourrait être: 1. rester à 0 relation pour ne pas susciter de jalousie, 2. inviter tous les salariés de l’entreprise pour permettre un dialogue direct, 3. inviter tous les salariés et toutes les personnes rencontrées (plus ambitieux),
Sur Twitter définir sa ligne éditoriale qui pourrait être: 1. Ne pas émettre de tweets et seulement occuper la place, 2. Reprendre les phrases clés des communications officielles comme le fait actuellement EDF avec le compte d’Henri Proglio, 3. Prendre plus de liberté et s’autoriser de vraies interactions et commentaires à chaud sur l’actualité comme commence à le faire de mieux en mieux les politiques.
Quid de la présence des patrons américains sur Twitter?
Vous vous en doutez, l’histoire n’est pas la même aux Etats-Unis où certains CEO sont de vraies stars, je vous laisse découvrir une infographie que j’ai trouvée qui classe les patrons par leur nombre d’abonnés sur Twitter et par leur score Klout (indicateur d’influence sociale qui mixe les différents réseaux).
Et vous qu’en pensez-vous de leur stratégie de Social Media Marketing? Etes-vous surpris par cette très faible présence des patrons français sur les réseaux sociaux? Pour ma part, c’est l’absence de Maurice Lévy, patron de Publicis, 3ième Groupe de communication au monde, qui m’a le plus surpris… Voir à ce propos une question qui lui a été posée récemment à l’occasion de la signature de l’accord entre Publicis et Twitter par Max Foster journaliste chez CNN.
Maurice Levy, Publicis currently explaining to me why he doesn’t need to be on Twitter for his company to work with Twitter on monetization
Ingénieur de formation j’ai commencé ma carrière dans le conseil en télécom et en média. J’ai aussi monté de multiples projets entrepreneuriaux, marque de bijoux, bar à jus de fruits, éditeurs de logiciel avant de créer 1min30 en 2012, la première agence en Inbound Marketing en France.
Avec 1min30, nous avons piloté les stratégies digitales de centaines d’entreprises mais aussi développé un blog qui a plus de 300K lecteurs par mois, une communauté de plus de 100K abonnés sur l’ensemble des nos réseaux sociaux et une maison d’édition dans laquelle nous publions nos livres et ceux de nos clients.
Depuis 2017, je suis ainsi l’auteur et coauteur de 8 livres sur le marketing et la vente, dont 5 de méthodes basées sur l’intelligence collective : Acquisition Strategy Design, Customer eXperience ReDesign, Brand Strategy Design, Q2C Selling et 3 méthodes marketing pour les RHs
Aujourd’hui, 1min30 fait partie des 3 plus grandes agences HubSpot en France. Nous avons fait des intégrations les plus complexes notre spécialité et proposons à nos clients un accompagnement complet sur la solution alliant conseil, intégration, formation et agence. Contactez moi si vous souhaitez dépasser les objectifs de leur investissement CRM.
Comparaison FR / USA très intéressante Gabriel.
Faut-il voir dans cette absence des patrons du CAC40, le symbole d'une "élite Française du business" qui ne souhaite pas se mélanger avec la "masse" des travailleurs ou entrepreneurs ? Pour eux, les réseaux c'est plutôt les clubs à cigares ou le Fouquet's...
Matthieu,
Je ne serais pas aussi tranché. Je crois avant tout qu'il s'agit d'une méconnaissance des réseaux sociaux plutôt qu'un choix de classe;-)
Bien à toi,
Gabriel
Bonjour et merci pour cet article encore très intéressant.
Pour un début de réponse à votre question finale, nous sommes de plus en plus sollicités par des CAC40 entre autres pour évangéliser sur ces sujets. La situation actuelle est surtout liée à la maturité digitale de l'éco-système (les patrons, certes, mais les audiences aussi).
C'est aussi une très grande opportunité car le retard se comble rapidement et les audiences commencent à être déjà bien sollicitées, rendant la vie plus difficile aux nouveaux entrant.
Enfin, il faut aussi arriver à tout faire et les patrons qui n'ont pas toujours le temps ont peu de solutions. (C'est cela que nous intervenons d'ailleurs).
De mon point de vue la question, n'est pas nécessairement dans la question de tout faire pour le patron ou ne pas tout faire pour le patron... Quand il s'agit du CAC40, cette question ne se pose pas vraiment, il est clair que sauf appétence personnel comme Rupert Murdoch, ce n'est pas le patron qui va tweeter ou partager des nouvelles sur les réseaux sociaux.
En revanche, le patron est le porte-parole de l'entreprise, ses comptes sociaux doivent donc être traité comme tel et relayer la parole et la vision de l'entreprise vers les publics de l'entreprise. Parole qui doit trouver sa ligne et sa direction sur un blog qui viendra compléter le dispositif RP traditionnel des communiqués de presse + Interview dans la presse spécialisée.
Voir les commentaires
Comparaison FR / USA très intéressante Gabriel.
Faut-il voir dans cette absence des patrons du CAC40, le symbole d'une "élite Française du business" qui ne souhaite pas se mélanger avec la "masse" des travailleurs ou entrepreneurs ? Pour eux, les réseaux c'est plutôt les clubs à cigares ou le Fouquet's...
Matthieu,
Je ne serais pas aussi tranché. Je crois avant tout qu'il s'agit d'une méconnaissance des réseaux sociaux plutôt qu'un choix de classe;-)
Bien à toi,
Gabriel
Bonjour et merci pour cet article encore très intéressant.
Pour un début de réponse à votre question finale, nous sommes de plus en plus sollicités par des CAC40 entre autres pour évangéliser sur ces sujets. La situation actuelle est surtout liée à la maturité digitale de l'éco-système (les patrons, certes, mais les audiences aussi).
C'est aussi une très grande opportunité car le retard se comble rapidement et les audiences commencent à être déjà bien sollicitées, rendant la vie plus difficile aux nouveaux entrant.
Enfin, il faut aussi arriver à tout faire et les patrons qui n'ont pas toujours le temps ont peu de solutions. (C'est cela que nous intervenons d'ailleurs).
Pour illustrer mon propos et dans la continuité, je vous propose de lire (et partager) l'article suivant sur les 3 rôles des dirigeants sur les réseaux sociaux : https://news.social-dynamite.com/reseaux-sociaux-les-3-roles-des-dirigeants
A bientôt !
Cordialement,
Julien Carlier
CEO @ Social Dynamite
Merci Julien pour ce commentaire.
De mon point de vue la question, n'est pas nécessairement dans la question de tout faire pour le patron ou ne pas tout faire pour le patron... Quand il s'agit du CAC40, cette question ne se pose pas vraiment, il est clair que sauf appétence personnel comme Rupert Murdoch, ce n'est pas le patron qui va tweeter ou partager des nouvelles sur les réseaux sociaux.
En revanche, le patron est le porte-parole de l'entreprise, ses comptes sociaux doivent donc être traité comme tel et relayer la parole et la vision de l'entreprise vers les publics de l'entreprise. Parole qui doit trouver sa ligne et sa direction sur un blog qui viendra compléter le dispositif RP traditionnel des communiqués de presse + Interview dans la presse spécialisée.
Bien cordialement,
Gabriel
http://www.1min30.com
Merci aussi pour la réponse, je suis tout à fait d'accord.