Dans une lettre à Elise Lucet de Cash Investigation, Gabriel Dabi-Schwebel, de l’agence de communication 1min30.com rappelle que le marketing n’est pas affaire de manipulation, c’est une fonction indispensable à la réussite des entreprises.
Madame,
Dans votre magazine Cash Investigation diffusé le 6 octobre 2015 (replay ici) vous dénoncez les pratiques « secrètes » du marketing en ciblant 3 entreprises.
La Poste qui collecte des informations sur les Français et les commercialise à travers sa filiale Mediapost, Apple qui impose des clauses contractuelles draconiennes pour permettre aux opérateurs de distribuer ses iPhone, et enfin Danone qui distribue ses produits de nutrition infantile en Indonésie.
Vous mettez en avant les travers du marketing, en omettant les formidables challenges et réussites de ces 3 entreprises très appréciées des Français.
Par exemple, la Poste fait face à une transformation très importante de son activité : la baisse du courrier physique l’amène à se réinventer, à penser de nouveaux métiers pour continuer à remplir ses obligations de service public tout en préservant l’emploi, et en conservant son maillage local indispensable à la survie économique des territoires ruraux.
Apple, avant d’être un redoutable négociateur, a d’abord créé des produits innovants devenus aujourd’hui indispensables à notre quotidien (smartphones, tablettes, baladeurs, etc.) dont le succès bénéficie également aux opérateurs.
Quant à Danone, l’entreprise a su se développer à l’international et s’adapter à des marchés très différents tout en développant de nouveaux modèles de coopération avec les populations locales.
“Non le marketing n’est pas affaire de manipulation, c’est une fonction indispensable à la réussite des entreprises !”
Marketing stratégique, marketing produit, marketing international, voilà 3 pratiques que maîtrisent parfaitement ces marques. Mais, malheureusement, votre rédaction a pris le parti de montrer le côté « obscur » du métier, sûrement parce que cette émission cible une audience très large car diffusée à une heure de grande écoute: je comprends que les choix de réalisation soient en partie dictés par ce formatage télévisuel, mais regrette, une fois de plus, que mon métier soit taclé de la sorte.
Car oui, nous sommes nombreux en France à faire du marketing, chefs d’entreprise, responsables marketing de grands groupes, de PME, collaborateurs d’agences de communication, étudiants en école de commerce, etc… Nous regrettons la condamnation systématique de notre activité.
Au yeux des médias et du grand public, votre reportage nous présente tels des escrocs sans foi ni loi dont le seul objectif serait le profit à court terme. Selon vous, nos stratégies sont pernicieuses, nos produits inutiles et nos campagnes de communication des mensonges éhontés.
Pourtant, nous définissons les stratégies de commercialisation de produits et services de nombreuses entreprises et les adaptons aux nouvelles opportunités qu’offre la révolution digitale. Nous concevons de nouveaux produits et services répondant aux attentes et aux besoins des Français. Nous faisons la promotion de ces produits et services à travers des campagnes de publicité dans les médias, mais aussi de plus en plus en informant et en éduquant les utilisateurs sur nos sites internet, nos applications mobiles, etc.
Notre communication est de plus en plus transparente et bidirectionnelle. Nous échangeons quotidiennement avec nos consommateurs sur les réseaux sociaux et les forums, nous répondons de plus en plus rapidement à leurs questions. Notre fonction est indispensable à la survie des entreprises et à leur développement. Sans nous, pas de ventes, pas d’emplois.
Notre métier est un métier utile et riche. C’est aussi un métier passionnant, créatif et ludique.
Extrait de : https://bfmbusiness.bfmtv.com/01-business-forum/non-elise-lucet-le-marketing-n-est-pas-affaire-de-manipulation-927354.html