Le monde très fermé des Grandes Ecoles s’ouvre massivement ! Paradoxalement cette ouverture est nécessaire à préserver une très ancienne forme d’hégémonie…
Les MOOC : Massive Online Open Courses sont véritablement une révolution issue du marketing 3.0., à savoir un marketing de valeurs. Cet enseignement numérique a vu le jour sur Coursera, une plateforme indépendante née de partenariats avec les grandes universités américaines, Stanford en tête a su comprendre l’intérêt et l’a soutenu avec les premiers MOOC qui ont su rendre l’expérience populaire. Le principe est à la croisée des conférences TED animées par une science du story-telling, et du système classique de cours hebdomadaires à ceci près que la salle de continue à exister, mais derrière un écran de PC.
Les grandes universités ont toujours influencé la pensée politique, scientifique et économique par les valeurs qu’elles véhiculent. Et si la création de valeurs a toujours été à l’épicentre de l’influence des grandes institutions, elle s’est peu à peu décloisonnée grâce à des enseignements gratuitement accessibles, un partage de connaissances entre elles et surtout grâce aux NTIC. Des enseignements qui réalisent donc une mue vers une nouvelle forme de marketing inspirée par les solutions inbound.
La contradiction est frappante avec l’industrie marketing développée par les grandes universités américaines et plus récemment par les grandes écoles françaises. Fini les budgets publicitaires, spots TV sur les talents de demain, fini les équipes sportives dopées à grands coups de millions, fini les enseignants chercheurs étrangers de la pédagogie et du story telling !
La logique tient en une phrase : Donner des cours gratuits… pour donner plus de cours payants
Le New Deal de l’éducation est d’abord orienté sur des valeurs 3.0 :
– Atteindre le plus grand nombre avec une offre facilement accessible
– Une influence non plus régional ou nationale, mais globale
– Dialoguer sur des valeurs capables de faire du monde un meilleur endroit
Si ces valeurs semblent faire respecter une logique désintéressée dans la démarche, il n’est nul besoin de rappeler que les enseignements prodigués défendent l’image de l’école ou université. Des cours qui intéressent de nombreux étudiants et professionnels qui iront peut-être profiter du savoir-faire complet de l’institution au travers de ses installations, de son réseau d’ancien et de ses opportunités (conférences, sessions de recrutement). Toujours plus loin, la création de valeurs et leur diffusion massive accroît considérablement la zone d’influence d’une université : dans un monde globalisé, avec des talents répartis aux quatre coins du monde, la continuité du prestige et du savoir-faire d’une université dépendent de sa capacité à attirer ces talents. Or comment ratisser chaque pays, sinon en utilisant un modèle inbound au travers des MOOC pour attirer la crème de la crème et subsister.
Première vérité : le MOOC c’est cher, les écoles ont longtemps hésité à l’idée de dépenser des fortunes en systèmes informatiques et solutions de communication sans retour facilement quantifiable. L’investissement est donc conséquent, aux technologies et systèmes d’information il faut ajouter les coûts du développement de la formation, l’enregistrement vidéo, le montage. On atteint rapidement les centaines de milliers de dollars par MOOC dans les grandes universités américaines.
En France, deux précurseurs à citer sur Coursera sont HEC et X rares sont les cours disponibles en anglais, mais FUN(France Université Numérique), qui regroupe bon nombre d’institution telles que Centrale, Science Pô et des universités sur tout le territoire, vient de lancer sa propre plateforme pour promouvoir l’enseignement en français avec de vrais moyens.
Enfin bonne nouvelle Google et Youtube souhaitent lance rune plateforme gratuite pour développer ses propres MOOCs.
Face à des coûts non négligeables, l’entreprise admet difficilement l’utilisation d’un MOOC pour sa seule formation interne. Seuls les grandes entreprises estiment suffisantes les économies d’échelles pour former de nombreux collaborateurs en utilisant les MOOCs.
Le MOOC grand public transposé a l’inbound marketing d’une entreprise présente un grand intérêt en matière de communication :
– L’intégration de l’entreprise dans l’économie des valeurs
– Créer des émulations avec sa cible
– Booster le référencement web dans la logique de Jeopardy avec les FAQ
– Former et convertir les élèves en clients
– Une communication intéressante et transparente
Orange lance par ailleurs son MOOC le 31 mars 2014, l’initiative est très intéressante. Ce dernier plus hybride offre une plateforme de formation, des tutoriels et FAQ orientés vers les produits et services BtoB d’orange et de ses partenaires. Un cœur de cible « solvable » et bien plus intéressant en terme de retombées potentielles par prospect, une idée qui pourrait rapidement faire des émules. D’autant plus que des personnes formées à une solution, qu’ils soient étudiants, chômeurs ou en entreprise seront plus intéressés et mieux informés sur l’intégration de cette solution dans leur vie professionnelle.
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Excellent article ! Pour aller dans le même sens, un MOOC sur ses produits et les technologies connexes permet de diminuer son taux d'attrition, de renforcer le lien avec sa clientèle et même de favoriser l'émergence d'ambassadeurs.