Encore un terme à la mode ? En quelque sorte, oui. Pourtant cette pratique existe déjà dans sa version la plus classique : le télétravail. Voyons donc un peu plus en détail ce qu’est ce « digital nomadisme » mais aussi quels sont ses avantages et ses limites.
Le digital nomadisme est une version ultra-libérée du télétravail. En effet, le « nomade » est quelqu’un qui se déplace au gré de ses besoins ou de ceux de sa tribu. Le digital nomade est donc tout simplement celui qui se déplace avec un appareil digital connecté : ordinateur portable, smartphone ou tablette. En somme, le digital nomade est celui qui peut se déplacer tout en travaillant, ou celui qui travaille tout en se déplaçant (il y a une légère nuance).
Rappelons que le télétravailleur est celui qui, théoriquement, de manière occasionnelle, travaille chez lui ou en tout autre endroit que son bureau habituel. Le digital nomade, quant à lui, ne travaille pas de chez lui. Il voyage à travers le monde et fait donc de chaque destination, chaque pays visité, son bureau ou son « chez lui ». Il y a donc une dimension culturelle très forte dans le digital nomadisme, car cette pratique cherche à parcourir le monde à la recherche de savoirs, de rencontres, de cultures tout en travaillant (de manière salariée ou indépendante).
Le plus grand intérêt du digital nomadisme est le voyage et la découverte. En effet, lorsqu’on recourt à cette pratique, l’on a soif de découvrir un autre monde et de se constituer sa propre carte du monde au fil des rencontres et des découvertes. Au-delà de ces rencontres, la richesse du digital nomadisme réside aussi dans le fait de changer constamment de paysage, ce qui permet de voir son travail, ses besoins, sous un angle différent, et ainsi d’avoir une autre vue de ses « redevabilités » (contractuelle, sociétale, etc).
Ce sont un peu les mêmes limites que celles du télétravail, mais bien plus poussées. En effet, nous pourrions citer l’isolement du collaborateur, l’étiolement des liens sociaux ou du lien de subordination, la perte de repères. Mais il n’y a pas encore suffisamment de recul sur cette pratique pour en connaître les véritables limites, d’autant plus que ces limites seront propres à chacun ou, à tout le moins, appréhendées différemment par tel ou tel individu.
Non. Et heureusement. De même que le télétravail n’est pas aussi répandu qu’on nous l’avait prédit, le digital nomadisme ne concerne qu’une poignée de personnes, salariées ou indépendantes. En effet, tout le monde ne souhaite pas s’éloigner beaucoup de son lieu de travail ou à tout le moins en être détaché durablement. De plus, tous les employeurs ne souhaitent pas non plus que leur collaborateur soit toujours en voyage. En effet, comme énoncé précédemment, le lien entre l’employeur et l’employé pourrait se distendre au point de remettre en cause la raison d’être du contrat. Qui plus est, le collaborateur pourrait perdre le sens de son travail et ainsi risquer un brown-out. Bien sûr il faut nuancer cela, car la plupart des digital nomades sont des indépendants pas directement soumis à ce type de lien.
Certes, le digital nomadisme ne naît pas du jour au lendemain au sein d’une entreprise. C’est un processus long qui s’inscrit dans le cadre d’une démarche de marque employeur.
D’après vous, le télétravail permet-il la mise en place d’un marketing RH?
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L'État-nation a survécu aux guerres, aux épidémies et aux bouleversements, mais il ne survivra pas aux nomades digitaux. Des millionnaires de la crypto-monnaie à Porto Rico aux nomades numériques dans les hotspots comme la Thaïlande, l'Indonésie et la Colombie, on considère de plus en plus qu'il existe un marché pour la gouvernance, et nous détenons le pouvoir en tant que consommateurs. Tout comme le fait de choisir une céréale au rayon petit-déjeuner d'un supermarché, des professionnels hautement qualifiés comparent maintenant les gouvernements en ligne - et font des choix éclairés en fonction de ceux qui sont les plus pratiques et qui offrent le plus de commodités.
De la même manière que les compagnies aériennes se disputent férocement leur ranking sur Kayak, les gouvernements sont de plus en plus en concurrence les uns avec les autres pour atteindre les meilleurs classements et attirer ces travailleurs internationaux. Mais maintenant ils doivent travailler aussi avec les nomades digitaux. Nous devons aller vers une vision plus large selon laquelle les personnes peuvent avoir plusieurs nations, et les nations peuvent partager une seule personne.