On connait tous des marques étrangères parfaitement implantées en France (l’américain Coca-Cola, le suédois Ikea, etc). L’inverse est valable également : pour ne citer qu’un exemple, L’Oréal Paris est connu sur tous les continents du monde. Comme elles, vous souhaitez partir à la conquête de clients au-delà des frontières de votre pays ? Ca va vous demander un peu de boulot, mais ça peut rapporter gros. L’exportation est en effet un levier de croissance intéressant pour les entreprises. On vous livre un guide en 3 (grandes) étapes pour mettre au point votre stratégie de conquête of the world. Ces étapes correspondent aux principaux enjeux des entreprises souhaitant se développer à l’international :
[ac_toc]
La première chose à faire si vous envisagez un développement à l’international, c’est bien entendu de préciser les pays dans lesquels vous souhaitez être présent. Vous pouvez laissez courir votre doigt sur une mappemonde ou envisager les choses plus sérieusement. Vous avez sans doute déjà une petite idée des pays qui vous intéressent ? Faites-en une première liste puis établissez pour chacun d’eux les avantages et inconvénients qui s’y rapportent. Ceux-ci peuvent être liés :
Recueillir ces informations nécessite évidemment de faire des études de marché approfondies. N’hésitez pas en complément à vous rendre dans les pays dans lesquels vous souhaitez développer votre business. Rien ne vaut un petit séjour immersif pour cerner la culture locale et les difficultés auxquelles vous pourriez être confonté. Voilà l’occasion rêvée de faire un peu de tourisme !
Parallèlement à ce travail, réfléchissez aux atouts de votre entreprise pour conquérir les différents marchés visés. Peut-être avez-vous déjà dans certains pays :
Maintenant que vous croulez sous les infos, un petit récap s’impose. Une matrice « attrait du marché » / « atout de l’entreprise » vous permettra d’y voir plus clair sur les opportunités à saisir.
Exemple de matrice permettant de classer les pays en fonction de l’attractivité du marché et des atouts de l’entreprise pour le conquérir
La représentation visuelle permet de rendre le tout plus lisible et de mieux identifier quels pays auraient intérêt à être démarché en priorité (ici, la Malaisie). C’est un outil d’aide à la décision, qui ne supprime pas pour autant la réflexion stratégique (ex : vaut-il mieux privilégier les USA ou la Chine dans la matrice ci-dessus ? Vous seul avez la réponse car elle dépend de votre produit, de vos objectifs de chiffre d’affaires, de la nature de vos forces, etc).
Une fois que vous avez priorisé les pays dans lequels vous souhaitez vous implanter, il est temps de réfléchir au modèle commercial que vous allez mettre en place pour chacun d’eux. Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
Vous vous en doutez : votre offre ne sera pas forcément exportable telle quelle à l’étranger. Des ajustements seront parfois nécessaires pour qu’elle corresponde mieux aux attentes des populations locales. Encore faut-il les cerner ! Vous ne couperez pas à l’étape traditionnelle de définition de vos buyer persona. Les clients qui achètent vos produits en France sont peut-être très différents de ceux qui seront intéressés par eux à l’étranger. Votre enquête de marché devra permettre de préciser ce point.
Par exemple, la lampe-tempête séduit en Europe un marché de niche constitué de marins, plaisanciers et amateurs de produits de déco originaux. Dans les pays sous développés, elle s’adresse par contre à un marché de masse qui rassemble les personnes n’ayant pas accès à un réseau électrique. Les buyer persona sont donc très différents en termes de profil : âge, sexe, professions, usages, CSP, etc.
Ex : deux buyer persona potentiels de la « lampe-tempête »
Le marketing autour du produit sera donc très différent en fonction de la zone géographique ciblée !
Parfois, votre offre devra elle-même évoluer pour répondre au plus près aux problématiques de vos buyer persona locaux. Ces évolutions peuvent concerner le produit en lui-même, son nom, son packaging ou son prix. On va passer en revue chacun de ces critères en apportant des exemples concrets.
Les produits qui ont un bon potentiel d’exportation sont nombreux, mais ils demandent souvent quelques adaptations pour pouvoir séduire pleinement les marchés étrangers. Ces adaptations peuvent être motivées par des éléments très divers, constitutifs de la culture et de l’environnement locaux :
Il est donc important d’avoir mené un travail d’investigation pour identifier les différents critères à prendre en compte dans l’adaptation de votre offre. Vous noterez au passage que les clins d’oeil à une nationalité sont toujours appréciés. En France par exemple, Mc Donald créé le « Croque McDo », en référence à notre célèbre Croque-Monsieur, et le « Mc Baguette », la baguette étant un symbole très frenchy.
Un clin d’oeil de Mc Donald à la France
Le nom d’un produit est important car il définit son identité. Comme un nom d’entreprise, il doit être facilement mémorisable et prononçable, et ne peut pas avoir de connotations négatives… Ce qui n’est pas toujours facile lorsque le produit s’exporte dans plusieurs pays !
Si vous savez dès sa création que votre entreprise a pour ambition de se développer à l’international, essayez de prendre ces considérations en compte le plus tôt possible. Si le projet d’internationalisation n’était pas forcément prévu et que votre nom de produit n’est pas idéal pour certaines cibles, deux options.
Option nomber one, vous pouvez toujours changer le nom de votre produit après coup. Ca peut se révéler utile pour :
Option number two, vous conservez le nom de votre produit tel quel et vous menez en parallèle des campagnes marketing qui vous aideront à le faire accepter. C’est par exemple la stratégie adoptée en France par la bière belge Hoeegaarden. Consciente que son nom est plutôt atypique pour les français, la marque a diffusé en masse des spots publicitaires donnant aux consommateurs une leçon de linguistique utile et amusante :
Le packaging d’un produit est crucial : bien souvent, il tient une place importante dans la décision d’achat du consommateur. Dans le cadre d’un projet d’internationalisation, vous serez sans doute amené à l’adapter lui-aussi. Plusieurs éléments sont à prendre en compte :
Exemple de packaging obligatoire d’un paquet de cigarettes en Australie : avertissement en grand + image choc
Il faut donc à la fois respecter les obligations légales, et prendre en compte les préférences des consommateurs !
Enfin, le prix de votre offre pourra évoluer selon les plaques territoriales sur lesquelles vous souhaitez vous implanter. Ces modifications peuvent être motivées par une volonté de s’adapter aux différences de niveau de vie, des disparités en termes d’environnement concurrentiel, le poids de la fiscalité dans certains pays, des coûts de revient variables, etc.
Par exemple, la Chine taxe fortement les produits de luxe importés, ce qui augmente considérablement leurs coûts affichés localement. C’est la raison pour laquelle les touristes chinois raffollent des grands magasins parisiens tels que les Galeries Lafayettes : ils peuvent y acheter de nombreux produits de luxe pour des coûts bien inférieurs à ceux qu’ils retrouvent chez eux !
Pour la petite anecdote, sachez que la revue The Economist publie chaque année un « indice du Big Mac » pour comparer les prix pays par pays. Mc Donald étant implantée un peu partout dans le monde, cet indice leur permet de mesurer le pouvoir d’achat des populations d’une façon originale !
Aperçu du Big Mac Index de The Economist : en rouge les pays où le Big Mac ne vaut pas bien cher, en bleu ceux où il est hors de prix !
On ne pouvait pas faire l’impasse dessus ! Bien entendu, vos campagnes de marketing digital peuvent elles aussi s’adapter à vos cibles. C’est valable aussi bien pour le offline que le online : site web, emailing, affichages, spot TV ou radio, etc. On va se concentrer ici sur les impacts digitaux, avec quelques conseils pratico-pratiques pour ne pas perdre le Nord !
Tout d’abord, il va vous falloir adapter votre site web pour l’international. Ca tombe bien, on a rédigé un article très complet sur le sujet. Vous pouvez donc aller le lire, vous y trouverez plein d’infos importantes.
Si vous souhaitez avoir un site web dédié à vos produits et que vous avez modifié le nom de ceux-ci, vous devrez penser à réserver des URL différentes. Vérifiez donc qu’elles sont disponibles avant de communiquer sur votre changement de nom. Pour reprendre l’exemple de Cajoline et Snuggle, chaque produit a son propre site. Cela peut permettre au passage d’adapter le design en fonction des préférences locales (dans le cas de nos adoucissants, on passe du rose pour la France au bleu pour l’Angleterre).
Ex : le site www.cajoline.fr
… et le site web www.snuggle.com
Enfin, vous devrez peut-être prendre en compte la législation des pays dans lesquels vous souhaitez exporter vos produits. Par exemple, le tabac étant interdit aux moins de 21 ans aux Etats-Unis, le site marlboro.com demande aux internautes de s’identifier en ligne. Il valide ensuite que les informations données sont exactes avant de laisser accès à son site.
Marlboro.com limite l’accès de son site aux + de 21 ans
Ou encore : la société d’investissement Blackrock, qui commercialise des fonds uniquement dans certains pays, publie sur sa home un message d’avertissement pour éviter tout problème fiscal.
Ex : Le message en portugais
Deuxième élément : vous allez devoir prendre en compte (au moins un peu !) les spécificités du marketing digital local. Les différents leviers (SEO, SEA, contenus…) sont normalement valables partout, mais leur mise en oeuvre connaît des variations en fonction des pays. Les principales spécificités à garder en tête sont :
Les populations ne privilégient pas tous les mêmes. Par exemple, Twitter est très populaire aux USA, mais censuré en Chine. Certains pays ont leurs propres réseaux sociaux, inconnus en France : Vkontakte en Russie, Mixi au Japon… Y être présent peut constituer une opportunité pour votre marque. Pour découvrir la plupart d’entre eux, c’est par ici !
Idem que pour les réseaux sociaux. Si la plupart des pays utilisent Google, les chinois se tourneront plutôt vers Baidu et les russes vers Yandex. Votre stratégie de référencement devra donc peut-être prendre en compte ces moteurs de recherche, qui ont leurs propres critères.
Les moteurs de recherche locaux peuvent vous permettre de faire des campagnes de publicité. Sachez aussi qu’Adwords, la plateforme de Google, offre la possibilité de gérer des campagnes en plusieurs langues avec un ciblage très précis par pays, ville, etc. Prenez garde aux horaires que vous paramétrez : si vous oubliez les décalages horaires, vous risquez de vous retrouver avec des campagnes qui s’affichent en plein milieu de la nuit… Pas forcément la stratégie la plus efficace !
Vos contenus pourront être rédigés en anglais, ou dans la langue des pays ciblés pour créer plus de proximité avec vos prospects. Même si vous faites le choix de l’anglais, ils seront idéalement produits par quelqu’un qui connait bien le pays dans lequel vous souhaitez vous implanter. Ca permettra d’éviter tout contresens malencontreux, et d’inclure des références culturelles locales, toujours appréciées.
Une touche de personnalisation est généralement appréciée, mais vous pouvez opter pour une maquette unique et des textes en anglais pour simplifier. Attention par contre aux contenus et aux offres que vous relayez, qui ne seront pas forcément les mêmes pour tous les pays. Le risque de se mélanger les pinceaux est grand… D’où l’intérêt d’avoir une organisation marketing très claire. Justement, je vais vous présenter rapidement quelques modèles.
Marketing centralisé ou décentralisé ? La question se pose forcément lorsqu’une entreprise est présente à l’international. Entre cohérence globale de marque et adaptations locales, le compromis est parfois dur à trouver. D’où la nécessité d’avoir défini en amont des process permettant de cadrer les choses !
Les modes d’organisation retenus par les marques sont nombreux. On distingue 3 grands modèles, dont vous pouvez vous inspirer :
La même politique marketing est appliquée partout, et les décisions sont prises (le plus souvent) au siège. On perd en pertinence localement, mais on gagne en productivité et en fluidité. Ce modèle est particulièrement adapté si les marchés que vous visez ne présentent pas de grosses différences culturelles.
Les grandes lignes de la stratégie marketing sont définies de façon globale, mais des adaptations locales sont possibles, voire encouragées. C’est un modèle intéressant sur le papier mais difficile à mettre en place car les directeurs marketing se retrouvent parfois dans des postures délicates. D’une part on leur demande d’adapter la stratégie marketing de l’entreprise sur leur territoire, et de l’autre de ne pas trop s’éloigner des consignes fixées. Pas toujours évident de trouver le bon équilibre !
Les décisions se prennent principalement au niveau local, ce qui permet une grande personnalisation. Une autorité centrale est toutefois chargée de maintenir une cohérence de marque, pour que son identité ne se retrouve pas trop morcelée.
Le choix n’est pas simple, et chaque modèle a des avantages et des inconvénients ! N’hésitez pas à bien creuser la question. Par ailleurs, vous aurez sans doute besoin de vous entourer de profils internationaux pour la réussite de votre développement. Là encore, plusieurs organisations sont possibles : le recrutement en France de consultants étrangers, l’expatriation à l’étranger de consultants français, le recrutement local… Le choix peut être fait au cas par cas selon les pays.
On n’a certainement pas fait le tour de la question, mais vous devez déjà avoir pas mal de pistes de travail pour préparer votre développement international. Bon courage pour cette aventure passionnante ! Pour toutes vos questions sur le marketing international, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire : c’est avec plaisir qu’on échangera avec vous sur ces problématiques.
Photo crédit : Lampe tempête
Si cet article vous a plu, nous vous invitons à découvrir notre agence de Marketing International et à télécharger notre livre blanc « Développez votre Marketing International avec l’Acquisition Strategy Design »
Voir les commentaires
Bonjour, peut on aussi vendre le même produit mais sous des marques différentes selon les pays pour mieux adapter le marketing? Quels avantages / inconvénients? Merci.
Bonjour Pierre,
Tout à fait, on peut aussi vendre le même produit sous des marques différentes en fonction du pays. Cependant, on perd la totalité des effets de branding dont on aurait pu bénéficier autrement ; et pour peu que le produit soit un peu répandu, il vaut mieux dans ce cas le personaliser un minimum pour justifier la marque différente.
A bientôt
Très bon conseil à adopter malgrès les contraintes qui peuvent se présenter sur le marché international, un bon choix du pays et du produit à promouvoir sera primordial
Tout à fait. Et l'étude de marché ne doit pas être le seul élément qui guide le choix du pays : il faut aussi penser au déploiement qui viendra après.
Bonjour,
Pourrais-je savoir de quand date ce dossier ?
Merci d'avance
Bonjour, il date de l'été dernier. Pourquoi cette question ?
Merci pour votre réponse.
Dans le cadre de mon mémoire de recherche, je vais m'inspirer de quelques idées de votre article, qui est très intéressant, et pour la bibliographie, il m'était nécessaire d'en connaitre la date de publication.
Bonjour Marine,
Est ce que je peux savoir quel est le titre de votre mémoire ? Je produit également le miens et je vais m'appuyer sur cet article également
Merci !
Voilà un dossier assez complet sur la question. Il faut en effet adopter la bonne méthode.
Logiquement la stratégie ne serait plus comme avant avec le marketing traditionnel, mais elle se réinvente : au lieu de chercher les clients, l’Inbound marketing se pose comme défi de faire venir les clients eux-mêmes. Un défi faisable et réalisable vu le contexte numérique dans lequel le monde est contraint d’évoluer. Alors, comment faire venir les clients ? C’est une bonne question dont il faut se pencher sérieusement pour développer d’abord le trafic dans le site et de ce fait augmenter les prospects, futurs clients. Pas besoin de se faire des illusions pour trouver la recette miracle, de toute façon il n’y en a pas. Seules la motivation et la patience seront les meilleurs alliés tout en faisant appel à la logique devant ce genre de situation.
Bonjour Joshua et merci pour votre commentaire !
Je suis d’accord avec votre vision de l’Inbound marketing : une recette miracle n’existe pas. Cependant, il existe des méthodes à mettre en place qui favorisent la réussite d’une stratégie Inbound marketing. Evidemment la stratégie est à adapter en fonction de chaque entreprise. Vous trouverez de nombreuses pistes à explorer sur notre blog. A bientôt !